Émouvantes funérailles du journaliste Bertrand Gosselin

OBSÈQUES. La joie de vivre du journaliste Bertrand Gosselin a retenti lors de ses funérailles. Ce trompettiste a eu droit à l’hymne «panis angelicus» interprété avec son instrument préféré. Même un enregistrement de sa voix radiophonique s’est fait entendre.

L’église Saint-Patrice de Magog était bondée le 19 septembre pour rendre un dernier hommage à l’homme qui a fait sa marque dans le journalisme judiciaire. «Au plaisir de voir ton portrait sur l’un des murs du Palais de justice qui ne sera plus jamais le même sans toi», a lancé Samuel, petit-fils du défunt, en témoignage.

Le célébrant, l’abbé Donald Thompson, a rappelé que lorsqu’il allait visiter des prisonniers, il discutait souvent avec Bertrand au Palais de justice de Sherbrooke. «Il a côtoyé la fragilité humaine. Je l’appréciais beaucoup pour son sens de la dignité. Je lisais ses chroniques», a-t-il souligné. Son histoire de 78 chapitres, nous venons d’en terminer la lecture, même si plusieurs auraient voulu en lire quelques pages de plus.»

Jetant un regard sur le cercueil garni de roses rouges, le prêtre a mentionné que le livre de l’homme est fermé, mais que l’histoire se continue autrement pour lui, sous une autre forme. «Il voulait le bien. Parlez-lui. Parlez à votre père, votre conjoint», a-t-il suggéré. À ce moment, un grand craquement s’est fait entendre, comme si un coup de vent avait secoué le toit du lieu de culte, faisant lever quelques regards surpris.

La foule a à nouveau été stupéfaite et émue lorsque la voix du défunt s’est fait entendre dans un enregistrement où il priait, suivi d’un autre où il chantait. «Mon Dieu, faites-moi vivre dans le moment présent», implorait Bertrand, sur la bande sonore qui a fait verser quelques larmes à plusieurs.

Témoignages

La journaliste Anne Préfontaine a livré un vibrant témoignage à son beau-père, en lisant la quasi-totalité de la lettre qu’elle lui avait offerte il y a trois semaines. «Je veux te remercier d’avoir rendu ma mère heureuse pendant tant d’années, a-t-elle partagé, signifiant son admiration et inspiration envers lui. Je serai toujours ton admiratrice. Pour moi, tu es un père!»

Parmi les commentaires recueillis, le journaliste Jean Arel, qui a travaillé aux côtés de Bertrand pendant 35 ans: «C’est un homme irremplaçable! Il aimait tout de la vie: le sport, la musique… Il ne comptait jamais ses heures. Il travaillait quand la situation le commandait. Il va me manquer.»

«C’était un ami, confie Gilles Pouliot, ex président de la Fondation de l’hôpital Memphrémagog. Il était avec nous, comme maître de cérémonie dans les tournois de la Fondation de l’hôpital.»

Outre des collègues, de nombreuses personnes du monde judiciaire et policier ont assisté aux obsèques de l’homme emporté par un cancer.