Les CLD et CRÉ abolis

ÉCONOMIE. La loi 28 adoptée sous le bâillon, lundi, abolit officiellement les centres locaux de développement (CLD) et les conférences régionales des élus (CRÉ). Les MRC héritent maintenant des compétences des deux organisations.

La présidente du CLD de la MRC de Memphrémagog, Vicki May Hamm, se dit à la fois soulagée et inquiète de la transformation qui avait été annoncée en novembre. «Enfin, on se voit confier les compétences pour gérer les fonds des CLD», lance-t-elle, laissant entrevoir que des dossiers étaient sur la glace depuis. «Mais qu’est-ce qui va nous rester comme outils? De quoi aura l’air le Fonds du territoire?», se questionne-t-elle, sachant que la loi 28 a fait fondre de 60% les budgets accordés aux MRC, chutant à 32 M $.

«On sait quels sont les besoins de la MRC, mais quelle sera notre marge de manœuvre?», se demandait-elle au lendemain de l’adoption de l’immense loi de 337 articles, entraînant des modifications à 59 lois. En attendant les détails qui lui arrivent au compte-goutte, elle avise que le comité de développement économique de la MRC continue à analyser des projets avec les outils dont elle dispose, dont le Fonds des technologies qu’elle contrôle à 100%.

Du côté du préfet de la MRC, Jacques Demers, il admet qu’il faudra revoir les façons de faire. «Peut-être accompagner autrement au lieu de financer des projets», pense-t-il, lui aussi, impatient d’obtenir plus de détails de la loi 28. Il croit que des ententes entre MRC pourraient être créées pour poursuivre leur mission de développement économique. «Surtout en tourisme. Il va falloir penser à des partenariats.»

En décembre, pour rencontrer les exigences de ce qui était le projet de loi 28, le CLD avait déjà procédé à des mises à pied, réduisant son personnel de 15 à 8 employés qui restent en place. Deux postes de conseillers pourront désormais s’ajouter, pour lesquels déjà 140 curriculum vitae sont arrivés.