L’inquiétude ronge les riverains au lac Magog

L’inquiétude ronge de plus en plus les riverains du lac Magog, car ils ciblent les stations d’épuration magogoises comme responsables de la dégradation de leur plan d’eau.

Des études récentes confirment de précédentes conclusions de l’Association pour la préservation du lac Magog (APLMagog). Elles préviennent les riverains que le lac vieillit bel et bien de façon prématurée et que des mesures pour limiter les apports de matières nutritives issues des activités humaines s’imposent.

André Chamberland, doctorant en chimie et administrateur à l’APLMagog, craint cette menace contre la santé du lac. «Le remède est simple, il faut couper les apports polluants qui proviennent essentiellement de la rivière Magog. On avait des doutes sur les usines d’épuration de Magog depuis quelques années, mais aujourd’hui, nos études démontrent qu’elles représentent une source majeure de polluants», lance-t-il.

Pour arriver à cette conclusion, l’APLM a étudié les résultats des analyses d’eau faites sur la rivière Magog par la Ville de Magog. «Ces résultats ne sont pas surprenants puisque deux vieilles usines de traitement des eaux, construites selon la technologie des années 1970, s’y déversent», lit-on dans le rapport.

M. Chamberland cible rapidement la station d’épuration de la rue Hatley et les eaux du ruisseau Boily, là où il a observé une augmentation en phosphore de 39 % entre la pointe Merry et le barrage près du pont Nicolas-Vel.

Puis, dans la dernière section de la rivière, entre le barrage près du pont de la 55 et l’embouchure de la rivière, une nouvelle augmentation de 17 % a été calculée. Cette donnée ne surprend pas le chimiste puisque dans cette section de la rivière se jette le ruisseau Custeau où se déversent les eaux de la station d’épuration d’Omerville.

«Finalement, entre la pointe Merry et l’embouchure de la rivière, nous obtenons une augmentation globale de 68 %. La conclusion de ce travail est donc fort simple. L’amélioration de la santé de notre lac passe par une amélioration de la santé des eaux de la rivière qui nous vient de Magog. Nous prions donc très fort pour que Magog nous aide», ajoute M. Chamberland.

La présidente de ce regroupement, Joanne Sarrasin, espère que la fermeture prévue de l’usine d’épuration d’Omerville contribuera à renverser la vapeur. Ses membres demeurent néanmoins inquiets, car ils doutent des améliorations techniques apportées à l’usine depuis quelque temps. «De plus, on ne sait pas même pas si l’usine de la rue Hatley pourra traiter de façon adéquate les eaux usées détournées d’Omerville» craint-elle.

Pour sa part, le conseil municipal attend toujours l’autorisation du ministère de l’Environnement pour finaliser le détournement des eaux usées d’Omerville vers l’usine de la rue Hatley. Les élus assurent que tout est mis en œuvre pour respecter toutes les normes de l’industrie, que ce soit pour des améliorations déjà faites ou à venir.

On n’a pu joindre le ministère de l’Environnement au moment d’écrire ces lignes pour connaître l’avancement du dossier relatif à la fermeture de l’usine d’épuration des eaux d’Omerville, incluant le détournement des eaux usées vers l’usine de la rue Hatley.